vendredi 20 avril 2007

Iteuseu bine eu arday naïte inde ouive bine weurkine laïke dogue

Après le titre pour Joe Marchand, v’la le titre pour Pablo. Vous inquiétez pas il y en aura pour tout le monde, d’autant plus que j’adore les titres pourries mais ça vous vous en êtes déjà rendu compte… Vous dire que j’ai été traumatisé par ma première dissert’ de lettre en khâgne dont le sujet était « Qu’est-ce qu’un bon titre ? ». En bon littéraire, sûr de mon fait et de références à Lovecraft, j’avais cartonné et pris un majestueux 5…

Rigolez pas, j’en fais toujours des cauchemars… Bref un bon titre peut tout faire et même faire passer un livre tout pourri.. . enfin presque.

D’ailleurs par rapport à la note de la dernière fois, faut que je vous eSplique : les amateurs de musiques bruyantes auront reconnu le refrain d’une jolie ritournelle des Prodigy que je conseille à toutes les mamans au moment de coucher leurs progénitures pour les entraîner vers les brisants du rêves, Poison. Or Remedy=Cure, et je parle de New Wave et de Fatals Picards, donc je faisais un référence UBER tordue à Cure Toujours, excellente piste du dernier alboume des Fatals Potes à Sophie W (ou V), où il est question Niou ouayve et de murs noirs. Et pour vous dire à quel point ce morceau c’est trop d’la balouze, Mélaka l’a ajouté dans sa radio. Alors hein bon, sur cette base, je crois qu’il n’y a plus rien à ajouter…

Je relis ce paragraphe et je comprends pourquoi Pablo me disait que c’était dur à lire… Mais j’ai jamais été foutu de dominer mon récit. Donc pourquoi le titre tout pourri ci-dessus ?

En plus d’une évidente référence à un groupe qui a su faire des choses pas dégueulasses dans les années 60 et 70, c’est l’histoire du chien qui nous intéresse. Pas le Chien, le plus bel homme de la blogosphère, mais juste un chien, un qui fait wouf. Et surtout les après midi.

A DOG DAY AFTERNOON

1975

Sidney Lumet

John Cazale

Al Pacino

Chris Sarandon

Lance Henrikssen

Casting bien entendu dans le désordre je mets juste les acteurs dont je me souviens du nom.

Scénario : un bracage tourne mal. Basique hein ? sauf que là, faut voir la trajectoire !

1ere scène (hors générique), 3 compêres assis dans la bagnole sous un réverbère, visiblement tendus, zonent devant une banque. On l’a instantanément compris, il cherche à la braquer. Ils entrent et paf 1er coup de théatre, le plus jeune ne se sent pas capable de braquer un flingue sur quelqu’un, s’excuse et s’en va. On est déjà dans l’humour, il laisse Sonny (Al Pacino) et Sal (John Cazale) un peu désemparés… Mais bon Sonny connaît un peu les rouages des banques et il est armé, Sal ne dit rien mais il est armé aussi.

2e coup de théatre, les coffres sont quasiment vides, on leur a refilé un tuyau percé… 1100$ dans le coffre, quelques liquidités dans les guichets, c’est maigre… mais nos deux braqueurs en herbe s’en satisfont pour le moment jusqu’à ce que le téléphone sonne…

Et là Sadako sort de la télé et tous meurent avec d’effroyables rictus de terreur.

Horrible, affreux, pire que quand Nina Meyers bute Terri à la fin de la saison 1 de 24.



Avouez que vous y avez cru !!!

Non en fait c’était le commissaire Moretti au bout du fil qui annonce à ce très cher Al Pacino qu’ils sont fait comme des rats. Et là tout s’enchaine… pas…

Nos deux compères n’avaient RIEN prévu en cas de pépins et se font engueuler par « Grande Gueule » la responsable des filles de la banque !!! Al Pacino, futur Tony Montana ou Carlito, se faisant pourrir par une grande gigue blonde façon MLF enragée, ça vaut son pesant de cacahouète !!

A ce moment là commence le Al Pacino’s Show, qui presque malgré lui donne une tournure politique à son geste contre un état policier un peu facile de la gachette, émanation d’un président qui s’est un brin pris pour un cowboy. Car oui Un Après-Midi de Chien est un film politique, c’est indéniable : on y brasse un état policier, une défense des minorités naissantes (la communauté gay avec un Chris Sarandon sublime, une femme dans un corps d’homme, ce qui pour l’époque n’est pas une thématique si répandue), une critique de l’amérique puritaine (« Mon corps est un temple, je le protège du cancer » Sal, je t’aime !!!, « je suis chrétienne, mes oreilles ne sont pas une poubelle », tout ça pour un « F. word », alors qu’à côté Al Pacino balance des « fuckin’ » et des « bullshits » comme Ségo enfile les idées creuses), la justice spectacle (un reporter qui appelle directement la banque pour avoir une interview), les médias sans finesse (Non Sal tu n’es pas gay, t’inquiète, même si je t’aime !!!).

Bref un brulôt sur la société des années 70 avec un méchant flic, qui ressemble vachement à Nixon himself, et qui est une sacré crevure à côté du débonnaire Moretti.

Mais finalement, ce film perd-il son intérêt 32 ans plus tard ? J’ai lu ici ou là des critiques assassines sur le manque de rythme, le peu de décor, les sujets rebattus… Déjà le coup des sujets rebattus, c’est hors de propos en 1975, voilà typiquement le genre de critiques de gens qui sont passés à côté du film pour commencer. Chais pas moi, c’est comme les gens qui voient Nosferatu 1er du nom et qui sorten « ouais mais bon les Vampires quoi… ». « Ouais mais bon à l’époque ça n’existait pas en film,‘bruti ». Replacer les choses dans leur contexte ne doit pas être une option, si ça vous emmerde, ne regardez que des Decoteau là où vous demandera pas d’utiliser votre tête. Et encore dans A Dog Day Afternoon, l’humour 2de degree doit faire tenir le public… On rit beaucoup des mimiques de Al Pacino, de sa déclaration d’amour à Léon, de son air ahuri quand sa mêre vient le voir, mais la conclusion fait de ce rire franc un rire amer au final. En effet tout le film est basé sur le passage de l’enfermement et du groupe à celui de l’ouverture et de la solitude. Tant que Sonny et Sal sont dans la banque, ils sont au centre d’une cosmogonie bien huilée et bien visible même à l’écran :

Les braqueurs

Les employées de Banque

Les Flics

Le public

Les médias

Et ces cercles tournent en harmonie jusqu’à ce que, au détour d’une réplique de Sheldon, le flic fourbe, un cercle tente d’interagir avec la valse hésitation des braqueurs. Dès lors, la tentative de fuite devient un combat pour sauvegarder les cercles. Il n’y a qu’à voir la sortie de la banque, en rang bien sérrés, et les places de chacun dans le mini-bus qui amêne Sonny, Sal et les otages vers une fuite…

En fait, la meilleure critique qu’on puisse faire de ce film, c’est Brel qui la fait, dans « Seul » :

On est million à rire
Du million qui est en face
Mais deux millions de rires
N'empêchent que dans la glace
On se retrouve seul

Car c’est bien ce qui attend notre histrion de braqueur à l’heure du générique de fin…

Je tiens à dire que j’ai lutté de toutes mes forces pour spoiler le moins possible, mais sérieusement comment critiquer un film sans rien en dire. Vous raconter l’histoire n’est pas vous raconter le film, un film est autrement plus qu’une simple histoire, sinon tout ne serait que compte.

Et c’est bien une des forces de ce film, sur un canevas simple, pour ne pas dire simpliste, le jeu habité de deux acteurs déjà au top (Sal, je t’ai dit que je t’aimais ?) et une mise en scène classique mais au combien efficace font qu’on dépasse le stade du divertissement. Non que le divertissement ne soit pas une chose noble, bien au contraire, mais quand on peut avoir plus, pourquoi bouder notre plaisir de grincer des dents ?

En conclusion, le public, nombreux, de cette scéance ne s’y est pas trompé, A Dog Day Afternoon ne trahit pas sa réputation. Un vrai classique ne meurt jamais.



Musique (makes the people come together comme disait Maradonna ce formidable artiste pop) :

Brand New : Limousine (un refrain 100% artichaut), Sowing Season (une fin cathartique comme on les aime). L’alboume complet « The Devil and God Are Raging Inside Me” est encore une découverte que je dois à %let, encore beaucoup merci de faire mouche à chaque fois

Jacques Brel : Seul, Dors Ma Mie

Brigitte Fontaine : L’amour c’est du Pipeau (Kasdédi à Playm !)

Bernard Minet et Caline : Moi , j’ai le pouvoir (générique de She-Ra, la sœur de Musclor)

Bayday (ou jour de plage) :

Alex Ross,Jim Krueger,Dougie Braithwaite : JLA Justice (Dites à Caat qu’elle est Alex Ross, elle va apprécier). Certes il faut aimer les comics, mais rien que pour les couleurs d’Alex Ross vous pouvez faire un effort.

Neil Gaiman et des tas de dessinateurs différents : Sandman, n’importe quel tome, car comme le dit si bien la 4e de couverture, « chaque tome constitue une aventure indépendante ». Et surtout une putain de bonne bd.

Allez cassez vous maintenant, allez vous faire vomir sur les jeux de Kek ou vérifier si Sophie V (ou W) a fini par faire sa lessive.

6 commentaires:

Playm a dit…

Youpi une kassdedi! L'amouuur c'eeeest du pipeauuuuu! Moi je la rekassdedi à Perrinette!

Preums et je vais aller voir pour la lessive.

aschese a dit…

Tu fais bien Playm!!
On m'a dit que le seul intérêt de mon blog, c'étaient ses liens!!!

plaf a dit…

ouh pitain j'ai mis du temps à comprendre le titre :)
sinon je me suis battu et j'ai mis la main sur le fameux article paru dans Life magazine relatant les faits réels dont le film s'inspire :
http://velvet_peach.tripod.com/fpacdogdayafternoon.html
(en milieu de page)
d'autres infos là aussi:
http://www.metafilter.com/46804/The-Boys-in-the-Bank

aschese a dit…

Life Magazine qui s'arrête ce soir même j'ai entendu sur France Inter ce matin...

Anonyme a dit…

Je tiens à signifier à l'auteur de ces lignes la gratitude et la joie brutes qui m'animèrent à la lecture de la dédicace à mon endroit ; à ces sentiments s'adjoint brusquement la stupeur de voir Fredo et Michael Corleone dans un accoutrement inconnu..!!!!!!!

Unknown a dit…

Dans ma grande inculturisme (manque de culture et manque de muscle, heureusement que j'ai l'humour pour moi), je connaissais pas ce flim (oui oui, flim), et à la lecture de cette critique j'ai une érection culturelle me donnant envie de dresser mon membre cérébrale.
Et oui, j'ai bien aimé "bayday", espèce de jour de paie.